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Charles Koechlin

Charles Koechlin (1867-1950) est un compositeur français de la période moderne.

Son style, influencé par Debussy devient vite impressionniste, mais il découvre Bach à qui il se met à vouer un culte et devient néoclassique, avant de le laisser emporter par les tendances du XXème siècle qui sont la polytonalité (écriture d'une pièce avec plusieurs tonalités simultanément) et l'atonalité (écriture dans aucune tonalité précise), sans jamais toucher aux système mit au point par Arnold Schoenberg et ses élèves.


« L'esprit de mon œuvre et celui de toute ma vie est surtout un esprit de liberté. »
— Épitaphe gravée sur la stèle funéraire de Charles Koechlin

Biographie[]

Charles Koechlin (prononcer [keˈklɛ̃], « Kéclin ») appartient à une vieille famille alsacienne : son grand-père, Jean Dollfus, avait fondé une filature à Mulhouse et son père était dessinateur pour l'industrie textile. Le philosophe Charles Dollfus était son oncle maternel.

À l'institution de la rue Monge où il fait ses études secondaires, il est déjà passionné par la musique. Reçu à l'École polytechnique en 1887, il se charge de faire des « arrangements » du petit orchestre d'élèves et instrumente la première ballade de Chopin. Une tuberculose contractée pendant la seconde année l'oblige à interrompre ses études, affectant son rang de sortie. Ne pouvant plus entreprendre la carrière d'officier de marine ou d'astronome à laquelle il aspire, il démissionne et entre au Conservatoire de Paris (à l'âge de 22 ans) où il a Antoine Taudou comme professeur d'harmonie, et Jules Massenet et André Gedalge comme professeurs de composition. À la mort de César Franck, il devient l'élève de Gabriel Fauré. Doué d'une belle voix de baryton, il chante dans des chœurs et c'est par des œuvres vocales qu'il commence sa carrière de compositeur, sur des poèmes de Théodore de Banville et de Leconte de Lisle. Il écrit En mer, la nuit d'après La mer du Nord de Heinrich Heine que les Concerts Colonne donnent en 1904, la suite symphonique L'Automne, ainsi que des mélodies sur des poèmes de Verlaine et de Samain.

Il se consacre ensuite à l'écriture d'ouvrages d'enseignement et donne d'assez nombreuses leçons (« Le meilleur élève de Koechlin, c'est lui-même », dit Madeleine Li-Koechlin), sans négliger la composition. On peut citer : Étude sur les notes de passage (1922), Précis des règles du contrepoint (1927), Traité d'harmonie (1928, 3 vol.), Étude sur l'écriture de la fugue d'école (1933), Étude sur les instruments à vent (1948).

Son monumental Traité de l'orchestration en 4 volumes (1941) aborde, entre autres, le mélange des couleurs et des nuances, ce qui lui vaut le qualificatif d'« alchimiste des sons » de la part de Heinz Holliger, compositeur et chef-invité de l'Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart. Ce Traité reste, aujourd'hui encore, un ouvrage de référence en France et à l'étranger.

Sa maîtrise de l'écriture pour orchestre est très vite reconnue par son maître Gabriel Fauré qui lui confie l'orchestration de sa musique de scène de Pelléas et Mélisande d'après Maeterlinck, créée à Londres le 20 juin 1898, ainsi que par Claude Debussy dont l'éditeur Jacques Durand lui demande d'achever son ballet Khamma, créé en 1924. Elle se reflète également dans les nombreux cycles de mélodies avec orchestre qu'il compose entre 1890 et 1902, dont Poèmes d'automne (opus 13 bis) et Trois Mélodies (opus 17 bis).

Avec Maurice Ravel et Florent Schmitt, il fonde en 1909 la Société musicale indépendante dans le but de promouvoir la musique contemporaine.

Entre 1910 et 1920, il entreprend des recherches architectoniques qu'il matérialise dans une quinzaine d'œuvres de musique de chambre (sonates pour différents instruments, quatuors et quintettes), ainsi que dans quelques compositions orchestrales : La Forêt païenne (1908), Trois Chorals pour orgue et orchestre et Cinq Chorals pour orchestre(1912-1920).

Il a composé trois recueils de Rondels de Banville, trois autres de mélodies sur des poèmes divers (avec piano ou orchestre), des chœurs sans paroles : La Forêt (1907), une Ballade pour piano et orchestreVingt Pièces enfantines pour piano seulVingt-quatre EsquissesDouze PastoralesLes Heures persanes (piano, orchestré par la suite et dans lesquelles il aborde la polytonalité) d'après le récit de voyage Vers Ispahan de Pierre Loti, cinq Sonatines, douze Paysages et Marines.

Parmi les œuvres symphoniques : Vers la plage lointaineSoleil et danses dans la forêtLes Saisons (1912), une Symphonie d'hymnes (au Soleil, au Jour, à la Nuit, à la Jeunesse et à la Vie) qui a obtenu le prix Cressent en 1936, Cinq Chorals dans le style des modes du Moyen Âge (polyphonie modale) et une Première Symphonie (prix Halphen en 1937). Il a également écrit une pastorale biblique en un acte, Jacob chez Laban montée au théâtre Beriza et un ballet, L'Âme heureuse, créé en 1908 à l'Opéra-Comique.

Il aborde aussi le poème symphonique avec Les Vendanges (1896-1906), La Nuit de Walpurgis classique (1901-1907), Chant funèbre à la mémoire des jeunes femmes défuntes (1902-1907), Le Livre de la Jungle (1899-1939) d'après Kipling, Vers la voûte étoilée (1923) à la mémoire de son ami l'astronome Camille Flammarion et surtout Le Docteur Fabricius (1946) d'après la nouvelle de son oncle Charles Dollfus. Son admiration pour Jean-Sébastien Bach se reflète dans un grand nombre de Chorals et de Fugues, mais surtout dans l'imposante Offrande musicale sur le nom de Bach, op. 187 (1942) où il démontre sa maîtrise du contrepoint sous toutes ses formes.

L'esprit ouvert, il se passionne pour le cinéma et compose une Seven Stars' Symphony (1933) dédiée à sept acteurs, dont Douglas Fairbanks, Greta Garbo, Marlene Dietrich et Charlie Chaplin pour le Final qui évoque «l'âme chimérique, la résignation et l'espoir» de l'artiste. Il compose même plusieurs musiques pour des films imaginaires comme Le Portrait de Daisy Hamilton (1934), ou Les Confidences d'un joueur de clarinette (1934) dont il écrit lui-même le scénario d'après le roman d'Erckmann-Chatrian. Mais une seule accompagne effectivement un film, Victoire de la vie, réalisé par Henri Cartier-Bresson en 1937 pour soutenir la lutte des républicains espagnols. Pour les fêtes de l'Exposition universelle de 1937, il célèbre les Eaux vives. En 1945, il termine Le Buisson ardent tiré du roman Jean-Christophe de son ami Romain Rolland, dans lequel il utilise les ondes Martenot.

Farouchement indépendant et revendiquant un esprit de liberté (ainsi que le rappelle l'épitaphe gravée sur sa stèle funéraire), il s'est néanmoins tenu à l'écart des cénacles artistiques, ce qui peut expliquer qu'il soit aujourd'hui un des compositeurs les moins connus (et les moins joués) de l'École française (La majorité de ses œuvres ne sont pas éditées. C'est sans regrets qu'il dit en 1947 : «…au soir de ma vie, je me rends compte que la réalisation de mes rêves d'artiste, pour incomplète qu'elle soit, m'a donné la satisfaction intime de n'avoir pas perdu mon temps sur la Terre.»

Catalogue[]

Catalogue complet[]

Liste des œuvres de Charles Koechlin

Œuvres majeures[]

  • Le Livre de la Jungle d'après Kipling (1899-1939)
  • Symphonie d'hymnes (1911-35)
  • Les Heures persanes (1913-1919)
  • Quintette pour piano et cordes (1917-1921)
  • Le Buisson ardent (1938-1945)
  • Le Docteur Fabricius (1941-1944)
  • L'Offrande musicale sur le nom de Bach (1942)
  • Les Chants de Nectaire (1944)
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